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MA TANTE


une fille à qui elle venait de donner le jour, et c’était toi.

Je m’acquittai de la commission avec joie et zèle, et je te trouvai une bonne laitière, car, dieu merci, tu es venue à bien.

Quelques jours après, en revenant la voir, je la trouvai fondant en larmes, et le désespoir dans le cœur. Elle me fit lire une lettre qu’elle venait de recevoir, par laquelle le hollandais qu’elle croyait son mari, lui marquait « qu’il n’avait pu résister aux sollicitations et aux ordres de sa famille, qui l’avait contraint à faire un mariage dans son pays. Qu’il croyait s’être bien conduit pendant qu’il avait vécu avec elle ; qu’outre ce qu’il lui avait laissé en partant, il lui envoyait encore vingt-cinq louis pour dernier souvenir de lui, mais qu’elle ne devait plus penser à le revoir, puisqu’il était marié, et incapable de trahir sa légitime épouse… ».

Ma pauvre belle-sœur, furieuse contre