Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
32
MA TANTE


» donner un lavement, à moi, qui n’en ai que faire et qui me porte bien !…

» Oh ! je le vois bien, et j’en suis bien aise, et que Dieu vous conserve toujours la santé ! reprit-il vivement, mais je ne veux pas vous en donner non plus ; je n’en ferai que le semblant… d’ailleurs il n’y a rien dans ma seringue ;… tenez, voyez plutôt… C’est seulement comme un temps d’exercice que je veux répéter pour attraper le tact, comme on dit, et acquérir de l’habileté à rencontrer, ajuster et placer ; ça fait trois mouvemens essentiels, et puis après ça on pousse… Mais c’est que quand on n’est pas bien au fait, comme moi, on tâtonne, on fait languir le malade, et ça l’impatiente. Oh ! prêtez-vous, je vous en prie, ma bonne petite amie, c’est pour faire plaisir à votre tante, qui voudrait déjà me voir plus avancé que je ne suis, parce que je la soulagerais bien dans sa besogne,