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MA TANTE


lui firent lâcher prise, et nous retirerent tous deux du chemin équivoque dans lequel il voulait entrer avec moi…

Il me conjura, à basse voix, de me mettre à genoux devant une chaise près de son fauteuil, et de ne rien dire… et il ouvrit. C’était ma tante.

Sans avouer encore que j’eusse révélé le secret de mon sexe au vicaire, je lui avais dit qu’à cause du grand nombre de ses pénitens, il m’avait engagée à venir me confesser chez lui le matin. Etonnée de me voir tant tarder à retourner, et le curé m’ayant déjà demandée, elle accourait pour me chercher.

Elle fut édifiée de me trouver à genoux… Mais me voyant échauffée et toute rouge… « Eh, mon Dieu ! monsieur le vicaire ! vous l’avez donc bien grondé, lui dit-elle ; il est vrai que c’est un petit drôle qui est bien espiègle… mais ça ne peut pas encore avoir commis de péchés mortels ; et, outre la menterie, la gourmandise, la désobéissance et la paresse… je ne