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MA TANTE


» méfiance que j’avais témoignée d’abord de ce prêtre, je n’en avais pas tant à avouer qu’il m’en aurait voulu faire commettre lui-même… ».

Là-dessus je lui racontai tout ce qui s’était passé.

« Je m’en suis doutée, dit-elle, dès que j’ai vu qu’il te gardait si longtemps, et c’est pour cela que j’ai supposé que monsieur le curé te demandait… Ces chiens d’hommes sont vraiment des renégats !… il n’y a ni robe, ni préjugés, ni conscience, ni religion qui les arrêtent !… Voyez donc, un malotru de vicaire oser ce qu’un curé ne se permettrait pas !… Non, il n’y a plus de subordination, il n’y a plus de vertu dans ce monde !… ».

Je lui appris alors qu’il voulait encore me parler en particulier.

« Eh bien, écoute-le. Il faut savoir ce qu’il a dans l’ame ; mais je le guetterai toujours, et tu ne risqueras