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MA TANTE

» Je suis à mon aise, dieu merci, parce que monsieur l’abbé, mon premier maître, qui est mort, m’a laissé une gratification de mille écus, outre tous mes gages arriérés, qui m’ont été bien payés. Je vais profiter de cette occasion, et du carrosse du grand vicaire pour vous conduire bien vîte hors du royaume ; ce qui m’est d’autant plus facile, que mon nouveau maître ne voulant mettre que moi dans le secret de son expédition amoureuse, m’a chargé de mener la voiture moi-même, sachant que j’ai encore ce talent-là. Nous allons nous rendre à Bruxelles, qui est mon pays, et où j’ai encore du bien à revenir d’un oncle qui est très-vieux et très-infirme. Une fois là, j’épouserai ma chère Suzon, je lui assurerai toute ma fortune. Nous nous établirons aubergistes, et ma bonne tante sera à la tête de toute notre maison ».

En finissant ce beau discours, il nous