Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/555

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
24
MA TANTE


dit-il, jusqu’à la poste, où il allait prendre une chaise pour nous mener plus vîte ; ensuite il me transporta, toute endormie, dans le cabriolet, et partit avec moi.

Ma tante s’étant éveillée le lendemain, fut toute surprise de se trouver encore devant la table et toute habillée. Elle chercha, cria après nous, mais en vain… Enfin l’hôte, à qui elle s’adressa pour nous demander, lui dit que nous étions partis pendant la nuit ; que le père du jeune homme (car il m’avait fait passer pour son fils), avait dit qu’il lui avait laissé, à elle, de l’argent pour qu’elle eût à le rejoindre à Bruxelles, si elle voulait, et comme elle pourrait, parce qu’elle était trop vieille pour soutenir la fatigue de voyager en poste jour et nuit, comme il allait faire… ou que, si elle préférait de rester dans ce pays, il la laissait libre, et la lui avait recommandée à lui-même comme une bonne et fidelle domestique, en le priant