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GENEVIEVE.


sur moi tous les quatre, d’un mouvement aussi vif que féroce, chacun voulait m’avoir pour sa part du butin. Cet acharnement égal qu’ils mirent tous à mon déshonneur, fut ce qui me sauva. Chacun me tirant de son côté, l’un par un bras, l’autre par une jambe, ils me firent revenir plutôt que s’ils m’avaient fait respirer des sels, ou avaler des cordiaux… mais aucun ne voulant céder, ils en vinrent aux coups, sautèrent sur leurs armes, et se battirent à outrance.

Leurs cris, leurs tiraillemens d’abord, le cliquetis de leurs sabres ensuite, et les coups de pistolet qu’ils se tiraient, m’ayant fait revenir tout-à-fait, je repris assez de force pendant le reste de leur combat, où ils se poursuivaient dans tous les recoins du souterrain, pour me relever et remonter à l’échelle. Déjà j’étais dans la forêt, et j’essayais à courir, mais ma faiblesse me trahit.

Deux des quatre brigands avaient été tués dans ce combat livré en mon hon-