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MA TANTE

» Eh mais ! lui dit-il, remarquant son ton brutal, et voyant rouler des larmes dans mes yeux, qu’avez-vous donc toutes deux ? Il y a de la mauvaise humeur sur jeu ! Est-ce que la charmante Suzon vous aurait gâté une sauce ? — Ouï dà, vous y êtes. Si je n’étais pas arrivée à temps, elle allait m’en faire une belle ! — Comment donc ça ? une sauce piquante ? — Oh oui, et des plus piquantes même » !

Lui qui voulait rire pour faire diversion à l’humeur de ma tante, ajouta gaiement : « Ah ! aux cornichons, sans doute ? Eh mais oui, positivement, reprit-elle ; c’est le goût de mam’selle. Mais comme elle n’est pas encore assez avancée pour ça, c’est justement ce que je lui défends, moi, d’employer des cornichons. — Ah ! vous voulez qu’elle s’en tienne aux sauces blanches ! — Eh ! laissez-nous donc tranquilles, vous, avec vos sau-