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MA TANTE

Aussi vive que le salpêtre enflammé, elle se dégage des mains de l’interprète et des deux autres brigands qui la retenaient, elle arrache le poignard de l’un d’eux, et s’élançant sur le capitaine, qui m’avait renversée sur son ottomane, elle le lui enfonça tout entier dans le dos.

Le sang ruissela aussitôt, et il tomba mort du coup…

Vingt autres poignards et sabres furent aussitôt levés sur nous, et nous devions être criblées et déchirées !… cependant nous échappâmes au premier et terrible mouvement de la fureur de ces forcenés, par un cri que fit l’interprète pour les retenir… mais ce n’était pas pour nous faire grâce… c’était au contraire pour nous réserver à un supplice bien plus douloureux.

En effet, le second capitaine, informé de cette catastrophe, et devenant maître sur le vaisseau, par la mort de son chef, entra dans la chambre, et donna