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MA TANTE


maîtres de son vaisseau… il y entra avec lui, et le fit tomber mort à mes pieds.

M’apercevant aussitôt, il s’élança sur moi, et me serra dans ses bras, en criant avec transport : « Ma nièce, ma chère nièce, je t’ai donc retrouvée !

» O ciel ! ma bonne tante, m’écriai-je de même, est-il possible que ce soit vous » ?

Etourdie et confondue de cette résurrection imprévue, car je la croyais bien au fond de la mer… je m’évanouis dans ses bras… Cette reconnaissance si heureuse et si inattendue, pensa nous être fatale, et le moment de notre réunion allait être celui de notre séparation éternelle…

Ma tante donc, puisque c’était elle-même, sous les habits d’un matelot, (j’expliquerai tout-à-l’heure cette énigme), avait jeté ses armes pour pouvoir me donner des secours. Quelques officiers turcs, enragés d’être vaincus,