Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
68
MA TANTE


dens, ayant toujours eu la précaution de garnir plutôt ses armoires de confortans, de restaurans et d’échauffans, que de rafraîchissans et d’évacuans. Ma tante qui croyait trouver les laxatifs tout disposés, n’avait apporté, comme j’ai dit, que l’instrument nécessaire pour les envoyer à leur destination, et le père pharmacien qui était sorti, avait emporté les clefs de l’apothicairerie du couvent.

Dans cette crise embarrassante, ma tante se rappela que dans la même rue et à quelques pas, il devait y en avoir une boutique… Car consommée comme elle l’était dans cette partie, elle savait sur le bout de son doigt, et à en faire l’appel rue par rue, le nom et la demeure de tous les apothicaires qui existaient dans Paris et ses fauxbourgs. Elle y courut donc, ne doutant pas qu’elle n’y trouvât ce qu’il lui fallait tout prêt, parce que dans ces boutiques-là on tient toujours des lavemens à disposition,