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MA TANTE


s’élever jusqu’aux plus hautes régions de l’air. Animé et guidé par les différens procédés des Robert, des Mongolfier et des Blanchard, il avait, à force de rêver, de calculer et de décomposer, imaginé une manière pour faire aussi envoler un globe. Il venait, en un mot, de finir cette nouvelle et intéressante composition ; il avait rempli ces deux seringues d’air inflammable, et avait été se promener ensuite pour se délasser de ses travaux, bien éloigné de se douter de la qualité du ballon qui allait servir à l’expérience qu’il avait projetée.

Ma bonne tante qui ne soupçonnait pas non plus le brillant phénomène dont elle allait donner le spectacle, revint toute essoufflée chez le prieur, et se hâtant d’administrer ces remèdes, dont on attendait un effet si salutaire, elle lui injecta promptement jusqu’à la dernière bulle d’air contenue dans les deux seringues.