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MA TANTE


l’affluence du monde qui se pressait pour entrer. Les moines qui avaient jugé ma tante, stupéfaits de ce bacchanale, coururent au-devant pour s’éclaircir de la cause de ce mouvement incroyable et indéfinissable. C’était le révérend père prieur que l’on ramenait.

Emporté dans son vol rapide, on ne peut juger jusqu’où il aurait été, si en passant sur la butte de Montmartre il n’avait été accroché par sa robe à l’aile d’un moulin qui, heureusement pour lui, était alors en panne. Il était donc resté là suspendu, et toujours dans la même attitude qu’il avait en partant, la culotte sur les talons.

Le meunier, qui attendait le vent pour faire moudre du grain qu’on lui avait apporté, voyant la girouette s’agiter, et jugeant le moment favorable, fit sortir ses garçons pour garnir les ailes et les orienter. Le premier objet qui frappa leur vue, parce que le vent, qui soufflait déjà fort, enlevait la chemise du prieur,