VIII
déclaration d’amour
Agacé, mécontent de moi, j’errai dans le jardin pendant près d’une demi-heure, réfléchissant sur la conduite à tenir. Le soleil se couchait. Tout à coup, au détour d’une allée, je me trouvai face à face avec Nastenka. Elle avait les yeux pleins de larmes qu’elle essuyait avec son mouchoir.
— Je vous cherchais, fit-elle.
— Je vous cherchais aussi. Dites-moi si je suis ou non dans une maison de fous ?
— Vous n’êtes nullement dans une maison de fous ! répondit-elle d’un air offensé et me regardant fixement.
— Mais alors, que se passe-t-il ? Au nom du Christ, donnez-moi un conseil ! Où se trouve maintenant mon oncle ? Puis-je aller le trouver ? Je suis heureux de vous avoir rencontrée ; peut-être pourrez-vous me tirer d’embarras.