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Page:Dostoïevski - Carnet d’un inconnu 1906.djvu/179

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alors, je vous dirai peut-être quelque chose de grave…

— Non, non, pas du tout ! s’écria Nastassia, finissons-en tout de suite pour n’y plus revenir. Il est inutile que vous alliez au pavillon : je vous jure que je n’y viendrai pas et je vous prie sérieusement de ne plus penser à toutes ces bêtises !

— Mais, alors, mon oncle a agi envers moi comme un fou ! m’écriai-je dans un élan de dépit insupportable. Pourquoi m’avoir fait venir ?… Mais, quel est ce bruit ?

Nous étions tout près de la maison d’où nous parvenaient des hurlements et des cris atroces.

— Mon Dieu, fit-elle en pâlissant encore ! Je le prévoyais bien.

— Vous le prévoyiez ?… Encore une question, Nastassia Evgrafovna ; une question que je n’ai pas le droit de vous poser, mais je m’y décide pour le bien général. Dites-moi (et votre réponse restera ensevelie dans mon cœur) dites-moi franchement si mon oncle vous aime ou non ?

— Ah ! laissez donc toutes ces bêtises une fois pour toutes ! s’écria-t-elle, rouge de colère. Vous aussi ? Mais, s’il m’eût aimée, il ne se serait pas employé à vous marier avec moi, et elle eut un amer sourire. Où avez-vous pris cela ? Ne com-