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SECONDE PARTIE


I

la poursuite


Je dormais profondément et sans rêves. Soudain, je sentis un poids énorme m’écraser les jambes et je m’éveillai en poussant un cri. Il faisait grand jour ; et un ardent soleil inondait la chambre. Sur mon lit, ou plutôt sur mes jambes se trouvait M. Bakhtchéiev.

Pas de doute possible, c’était bien lui. Dégageant mes jambes, tant bien que mal, je m’assis dans mon lit avec l’air hébété de l’homme qui vient de se réveiller.

— Et il me regarde ! cria le gros homme. Qu’as-tu à m’examiner ainsi ? Lève-toi, mon petit père, lève-toi ! Voici une demi-heure que je suis occupé à t’éveiller ; allons, ouvre tes lucarnes !

— Qu’y a-t-il donc ? Quelle heure est-il ?