de mille roubles ! Non, Mademoiselle, vous payerez cela ; vous devez le payer ; nous avons des preuves ; vous vous êtes enfuie avec lui, la nuit…
Mais nous n’écoutions plus cette tirade. D’un commun accord, nous nous groupâmes autour de mon oncle et nous avançâmes vers le perron en marchant droit sur Anfissa Pétrovna. La calèche avança.
— Il n’y a que de malhonnêtes gens qui soient capables d’une pareille conduite ! Tas de lâches ! criait Anfissa Pétrovna du haut du perron. Elle était hors d’elle. — Je vais porter plainte… Tatiana Ivanovna, vous allez dans une maison infâme ! Vous ne pouvez pas épouser Yégor Ilitch ; il entretient sous vos yeux cette institutrice !...
Mon oncle tressaillit, pâlit, se mordit les lèvres et courut installer Tatiana Ivanovna dans la voiture. Je fis le tour de la calèche et, le pied sur le marchepied, j’attendais le moment de monter, quand Obnoskine surgit tout à coup près de moi. Il me saisit la main.
— Au moins, ne me retirez pas votre amitié ! dit-il en la serrant fortement. Son visage avait une expression désespérée.
— Mon amitié ? fis-je en mettant le pied sur le marchepied.