Page:Dostoïevski - Carnet d’un inconnu 1906.djvu/320

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quelque chose en tout cas… Voilà ! On sait tout à présent !

Je ne sais trop ce qu’allait faire Foma en présence de cette nouvelle sortie de mon oncle, mais, à ce moment précis, Gavrilo apparut et, la tête basse, il s’arrêta au seuil de la porte. Foma lui jeta un regard significatif.

— Tout est-il prêt, Gavrilo ? s’enquit-il d’une voix faible, mais résolue.

— Tout est prêt, répondit tristement Gavrilo dans un soupir.

— Tu as mis le petit paquet dans le chariot ?

— Je l’y ai mis.

— Alors, je suis prêt ! dit Foma.

Il se leva lentement de son fauteuil. Mon oncle le regardait, ébahi. La générale quitta sa place et jeta autour d’elle un coup d’œil circulaire et étonné.

— À présent, colonel, commença Foma avec une extrême dignité, permettez-moi d’implorer de vous l’abandon momentané de ce thème si intéressant des happes littéraires ; il vous sera loisible d’en poursuivre le développement sans moi. Mais, vous faisant un éternel adieu, je désirerais vous dire encore quelques mots…

La terreur et l’étonnement s’emparèrent de tous les assistants.