Page:Dostoïevski - Carnet d’un inconnu 1906.djvu/385

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— Hélas ! mon cher, le calligraphe aussi a fini tragiquement.

— Et comment ?

— Il eut le malheur de s’approprier ce qui ne lui appartenait pas. C’est pourquoi il fut mis en prison malgré tout son talent et il est irrémédiablement perdu.

Puis, s’adressant au valet :

— C’est bien, c’est bien, Vidopliassov, calme-toi ; je te promets d’arranger tout cela… Voyons, que fait Korovkine ? Il dort ?

— Non, il vient de partir ; je venais seulement pour vous l’annoncer.

— Comment ? Il vient de partir ! Pourquoi l’as-tu laissé faire ?

— Par pure bonté de cœur. Il faisait peine à voir. Une fois réveillé, quand il se rappela tout ce qui s’est passé, il se bourra la tête de coups et se mit à hurler.

— À hurler ?

— Pour m’exprimer avec plus de respect, je dirai qu’il se mit à pousser des gémissements variés. Il criait : « Comment pourrai-je me présenter désormais au beau sexe ? » Puis il ajouta : « Je suis la honte de l’humanité ! » Il disait tout cela