vos paysans et nous causerons ensuite seul à seul, sans témoins. J’avoue que je ne suis venu que pour cela...
— Précisément ! précisément ! fit mon oncle, saisissant l’occasion, précisément ! Laissons partir les paysans et nous causerons amicalement, raisonnablement, en camarades. Eh bien, continua-t-il en se tournant vers les paysans, vous pouvez vous en aller, mes amis, et à l’avenir, venez toujours à moi quand il sera nécessaire ; venez droit à moi, et à n’importe quelle heure.
— Notre petit père ! vous êtes notre père et nous sommes vos enfants. Ne nous donne pas à Foma Fomitch ! ce sont des malheureux qui t’en supplient ! crièrent encore une fois les paysans.
— Quels imbéciles ! Mais je ne vous donnerai pas, vous dis-je !
— Il nous ferait mourir avec ses livres ! On dit que ceux d’ici sont absolument sur les dents.
— Est-ce qu’il vous enseigne aussi le français ? m’écriai-je avec terreur.
— Non, pas encore, grâce à Dieu ! répondit un des paysans, beau parleur, sans doute, un homme chauve et roux avec une longue barbiche qui se trémoussait tout le temps qu’il parlait. Non, Monsieur, grâce à Dieu !