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Page:Dostoïevski - Crime et chatiment, tome 1.djvu/328

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d’un logement dont la porte fût ouverte. Non, je n’en ai pas vu…

— Mais qu’est-ce que tu dis donc ? cria tout à coup Razoumikhine, qui jusqu’alors avait écouté en paraissant réfléchir : — c’est le jour même de l’assassinat que les peintres travaillaient dans cet appartement, et lui, c’est deux jours auparavant qu’il est venu dans la maison ! Pourquoi donc lui demandes-tu cela ?

— Tiens, c’est vrai, j’ai embrouillé les dates ! s’écria Porphyre en se frappant le front. — Le diable m’emporte ! cette affaire me fait perdre la tête ! ajouta-t-il en manière d’excuse, en s’adressant à Raskolnikoff ; il est si important pour nous de savoir si quelqu’un les a vus dans l’appartement entre sept et huit heures que, sans y réfléchir davantage, j’avais cru pouvoir obtenir de vous cet éclaircissement… j’avais tout à fait confondu les jours !

— Il faudrait faire plus d’attention, grommela Razoumikhine.

Ces derniers mots furent dits dans l’antichambre ; Porphyre reconduisit très-aimablement ses visiteurs jusqu’à la porte. Ceux-ci étaient sombres et moroses lorsqu’ils sortirent de la maison, et ils firent plusieurs pas sans échanger une parole. Raskolnikoff respirait comme un homme qui vient de traverser une épreuve pénible…

VI

— … Je ne le crois pas ! Je ne puis pas le croire ! répétait Razoumikhine, qui faisait tous ses efforts pour repousser les conclusions de Raskolnikoff. Ils étaient déjà près de la maison Bakaléieff, où, depuis longtemps, les attendaient Pulchérie