de la solution. Vous passerez l’été à la campagne, n’est-ce pas ?
— Croyez-vous qu’Aliocha vous accompagne ?
— Oui, il nous accompagne, c’est justement à quoi je pensais. Grand Dieu ! comment tout cela finira-t-il ?… Cher Ivan Pétrovitch, permettez-moi de vous écrire. Du reste, j’ai déjà commencé de vous tourmenter. Viendrez-vous nous voir souvent ?
— Je ne sais. Peut-être ne viendrai-je pas du tout.
— Pourquoi pas ?
— Pour différentes raisons : cela dépendra surtout de la nature des rapports que j’aurai avec le prince.
— Oh ! c’est un malhonnête homme, dit Katia avec l’accent de la conviction. Et si j’allais vous voir, Ivan Pétrovitch, ferais-je mal ?
— Qu’en pensez-vous vous-même ?
— Je ne pense pas qu’il y ait le moindre mal à cela. J’irai donc vous voir… ajouta-t-elle en souriant. Non-seulement je vous estime, mais je vous aime beaucoup… Que de choses je pourrai apprendre ! Et puis… je me sens vraiment de l’amitié pour vous… n’est-ce pas honteux de dire tout cela ainsi ?
— Nullement. Vous m’êtes déjà devenue aussi chère que si nous étions parents.
— Voulez-vous être mon ami ?
— Oh ! oui ! répondis-je.
Il me vint à ce moment à l’idée que le prince nous avait laissés seuls à dessein, afin que nous pussions parler tout à notre aise.
— Je sais bien, reprit-elle, que le prince n’en veut qu’à mon argent. Ils me croient encore enfant, ils me le disent même. Mais je ne suis pas de cet avis, moi. Drôles de gens ! ils sont eux-mêmes comme des enfants.
— Catherine Féodorovna, dites-moi, je vous en prie, qui sont ce Lévinka et ce Borinka chez qui Aliocha va si souvent.
— Des parents éloignés à moi. Ce sont des jeunes gens honnêtes et intelligents, mais… qui parlent un peu trop, ajouta-t-elle en souriant.
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