Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/22

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en argent doré, un méchant petit médaillon ; tout cela ne valait pas vingt kopecks. Elle le savait bien, mais on voyait à son air combien ces objets lui étaient précieux, et en effet c’était tout l’héritage paternel et maternel, je l’ai su après. Une seule fois je me suis permis de sourire en voyant ce qu’elle apportait. C’est-à-dire… voyez-vous, je ne fais jamais cela, j’ai avec mon public des manières de gentilhomme : peu de paroles, poli, sévère, « sévère, et encore sévère ». Mais une fois elle avait osé apporter le reste (c’est littéralement comme je vous le dis), le reste d’une camisole en peau de lièvre. — Je ne pus me contenir et je me laissai aller à lâcher une plaisanterie… Mon petit père, quelle rougeur ! ses yeux sont bleus, grands, pensifs ; quel feu ils jetèrent ! Et pas un mot ; elle prit sa guenille et sortit.