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Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/226

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m’adressa tout à coup ce défi, et surtout lorsque je saisis au vol l’œillade qu’elle lançait dans la direction de madame M***. En une seconde, ma tête se trouva en pleine ébullition ; oui, il ne fallut qu’une seconde, pas même une seconde, car la mesure était comble ; ce fut comme une explosion ; mon intelligence ranimée se révolta, et à ce moment il me vint dans l’esprit l’idée de faire quelque coup de tête, de montrer à tous qui j’étais, et de me venger ainsi de tous mes ennemis. On eût dit que, par une sorte de miracle, l’histoire du moyen âge, dont cependant je n’avais encore aucune idée, venait de m’être tout à coup révélée ; dans ma tête troublée se mirent à défiler tournois, paladins, héros, belles dames ; le cliquetis des épées, les exclamations et les applaudissements du peuple résonnaient