Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ce pour vous, elle rougit de nouveau, mais elle ne dit rien, elle ne jeta pas l’argent, elle l’emporta. — C’est que c'est que la misère ! Et comme elle rougit ! Je compris que je l’avais blessée. Et quand elle sortit, je me demandai tout à coup : « Ce triomphe sur elle vaut-il bien deux roubles ? » Hé, hé, hé ! je me le rappelle, c’est justement cette question que je me posai : « Cela vaut-il deux roubles ? cela les vaut-il ? » Et tout en riant, je résolus la question dans le sens affirmatif. J’étais vraiment très-gai alors. Mais je n’agissais pas à ce moment par suite d’un sentiment mauvais ; je le faisais exprès, avec intention ; je voulais l’éprouver, car quelques nouvelles pensées à son sujet surgirent inopinément dans mon cerveau. Ce fut la troisième fois qu’il me vint à propos d’elle des pensées particulières.