Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/38

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n’était pas un simple épicier, il possédait deux magasins. Ce négociant avait déjà fait fondre deux femmes : il en cherchait une troisième. Il crut avoir trouvé : « Douce, habituée à la misère, voilà une mère pour mes enfants », se dit-il.

Effectivement il avait des enfants. Il la rechercha en mariage et fit des ouvertures aux tantes… Et puis il avait cinquante ans. Elle fut terrifiée. C’est sur ces entrefaites qu’elle se mit à venir chez moi, afin de trouver l’argent nécessaire à des insertions dans le Golos. Elle demanda à ses tantes un peu de temps pour réfléchir. On lui en accorda, très peu. Mais on l’obsédait, on lui répétait ce refrain ; « Nous n’avons pas de quoi vivre nous-mêmes, ce n’est pas pour garder une bouche de plus à nourrir. » Je connaissais déjà toutes ces circonstances, mais ce n’est que ce