Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/63

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face l’un de l’autre sans ouvrir la bouche. Qu’aurait-elle pu comprendre ? seize ans, la première jeunesse….. que pouvait-elle entendre à mes justifications, à mes souffrances ? Chez elle, de la droiture, l’ignorance de la vie, de jeunes convictions gratuites, l’aveuglement à courte vue d’un « cœur d’or »….. Le pire de tout, c’était la maison de prêt sur gages, voilà. (Y faisais-je donc tant de mal, dans cette maison et ne voyait-elle pas que je me contentais de gains modérés) ? Ah ! La vérité est terrible sur la terre ! ce charme, cette douceur céleste qu’elle avait, c’était une tyrannie, une tyrannie insupportable pour mon âme, une torture ! je me calomnierais, si j’omettais cela, ne l’aimais-je pas ? Pensez-vous que je ne l’aimais pas ? Qui peut dire que je ne l’aimais pas ? Ç’a été voyez-vous une ironie, une ironie perfide de la destinée et de