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Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/85

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Vous me demanderez pourquoi je ne lui ai pas épargné un assassinat !

Ah ! mille fois, depuis, je me suis posé cette question, chaque fois qu’avec un froid dans le dos je me rappelais cet instant. C’est que mon âme nageait alors dans une morne désespérance. Je mourais moi-même, j’étais sur le bord de la tombe, comment aurais-je pu songer à en sauver une autre ? Et comment affirmer que j’aurais eu la volonté de sauver quelqu’un ? Qui sait ce que j’étais capable de concevoir en une pareille passe.

Cependant mon sang bouillait, le temps s’écoulait, le silence était funèbre. Elle ne quittait pas mon chevet, puis,…. à un moment donné…..je tressaillis d’espérance ! j’ouvris les yeux : elle avait quitté la chambre. Je me levai ; j’avais vaincu… elle était vaincue po