Page:Dostoïevski - L’Éternel Mari, trad. Nina Halpérine-Kaminsky, 1896.djvu/107

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VII. Le Mari et l’amant s’embrassent


Il avait un impérieux désir de savoir, tout de suite. « Ce matin, j’étais tout ahuri ; il m’a été impossible de me ressaisir, songeait-il, en se rappelant sa première rencontre avec Lisa, mais, à présent, il faut que j’arrive à savoir. » Pour hâter les choses, il fut sur le point de se faire conduire directement chez Trousotsky, mais il se ravisa aussitôt : « Non, il vaut mieux qu’il vienne chez moi ; en attendant, il faut que je m’occupe d’en finir avec mes maudites affaires. »

Il courut à ses affaires avec une hâte fébrile ; mais il sentit lui-même, cette fois, qu’il était trop distrait, et qu’il était hors d’état de s’appliquer. À cinq heures, comme il allait dîner, il lui vint soudainement à l’esprit une idée étrange, qu’il n’avait jamais eue : peut-être ne faisait-il, en effet, que retarder la solution de son affaire, avec sa manie de se mêler de tout, de tout brouiller, de courir les tribunaux, de