gens : l’un était étudiant, l’autre encore un lycéen ; chacun d’eux rejoignit la jeune fille pour laquelle il venait. Le troisième était un garçon de vingt ans, l’air sombre, les cheveux embroussaillés, avec d’énormes lunettes bleues ; il se mit à causer à voix basse, très vite, les sourcils froncés, avec Maria Nikitichna et Nadia. Il jetait vers Veltchaninov des regards durs, et semblait prendre à tâche d’avoir à son égard une attitude extraordinairement méprisante.
Quelques-unes des jeunes filles proposèrent de jouer, tout de suite. Veltchaninov demanda à quoi elles jouaient d’habitude ; on lui répondit qu’on jouait à toute espèce de jeux, mais le plus souvent aux proverbes. On lui expliqua : tout le monde s’assied, un seul s’éloigne un moment ; on choisit un proverbe quelconque, et puis, lorsqu’on a fait revenir celui qui doit deviner, il faut que chacun à son tour lui dise une phrase où se trouve l’un des mots du proverbe ; l’autre doit deviner la phrase entière.
— Mais c’est très amusant, dit Veltchaninov.
— Oh non ! c’est très ennuyeux, répondirent en même temps deux ou trois voix.
— Et puis, nous jouons au théâtre, fit Nadia, en s’adressant à lui. Vous voyez là-bas ce gros arbre entouré de bancs : les acteurs