Aller au contenu

Page:Dostoïevski - L’Éternel Mari, trad. Nina Halpérine-Kaminsky, 1896.djvu/202

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Si l’on vous taquine, c’est parce que vous êtes de mauvaise humeur, lorsque tout le monde est gai.

À son grand étonnement, son conseil détermina chez Pavel Pavlovitch un changement complet d’attitude ; il devint calme sur-le-champ, revint se mêler à la société comme si ç’avait été sa faute, et prit part à tous les jeux ; au bout d’une demi-heure, il avait retrouvé sa gaieté. Dans tous les jeux, il faisait la paire, lorsqu’il y avait lieu, avec la petite rousse, ou avec l’une des Zakhlébinine. Ce qui mit le comble à l’étonnement de Veltchaninov, c’est que pas une seule fois il n’adressa la parole à Nadia, bien qu’il se tînt toujours très près d’elle. Il paraissait accepter sa situation comme chose due, naturelle. Mais vers la fin de la journée, l’occasion se représenta de lui jouer un tour.

On jouait à cache-cache. Il était permis d’aller se cacher où l’on voulait. Pavel Pavlovitch, qui avait réussi à se dissimuler dans un buisson épais, eut soudain l’idée de courir se cacher dans la maison. On l’aperçut et ce furent des cris. Il monta l’escalier quatre à quatre jusqu’ à l’entresol ; il y connaissait une excellente cachette, derrière une commode. Mais la petite