au jardin, en attendant le thé, pour voir les jeux des « enfants ».
— Mais voyez donc Pavel Pavlovitch !
Et elles lui montrèrent la fenêtre par laquelle l’autre passait la tête, avec un sourire contraint, blême de rage.
— Quel singulier plaisir de rester enfermé tout seul quand tout le monde s’amuse ! fit la mère en hochant la tête.
Pendant ce temps, Veltchaninov apprenait enfin de Nadia les raisons pour lesquelles elle avait été heureuse de le voir venir, et la grande affaire qui la préoccupait. L’explication eut lieu dans une allée déserte. Maria Nikitichna avait fait signe à Veltchaninov qui prenait part à tous les jeux et commençait à s’ennuyer ferme, et l’avait conduit à cette allée, où elle le laissa seul avec Nadia.
— Je suis tout à fait certaine, lui dit-elle d’une voix forte et précipitée, que vous n’êtes pas aussi intime ami du Pavel Pavlovitch qu’il s’est plu à le dire. Vous êtes le seul homme qui puissiez me rendre un service extraordinairement important : voici son odieux bracelet — elle tira l’écrin de sa poche —, je vous demande de la manière la plus instante de le lui rendre immédiatement, car pour moi je ne veux