Aller au contenu

Page:Dostoïevski - L’Éternel Mari, trad. Nina Halpérine-Kaminsky, 1896.djvu/206

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

À ce moment, surgit tout à coup d’un buisson le jeune homme aux cheveux en broussailles, aux lunettes bleues.

— Il faut que vous rendiez le bracelet, cria-t-il à Veltchaninov avec une sorte de rage, quand ce ne serait qu’au nom du droit de la femme… à supposer que vous soyez à la hauteur de la question !

Il n’eut pas le temps d’achever. Nadia le saisit violemment par le bras et le repoussa loin de Veltchaninov.

— Mon Dieu ! que vous êtes bête, Predposylov ! cria-t-elle. Allez-vous-en ! allez-vous-en, et ne vous permettez plus d’écouter ce qu’on dit. Je vous avais donné l’ordre de rester à distance !…

Et elle frappa du pied. L’autre était déjà rentré dans son buisson qu’elle continuait encore à marcher de long en large, hors d’elle, les yeux étincelants, les poings crispés.

— Vous ne vous figurez pas à quel point ils sont bêtes ! dit-elle en s’arrêtant net devant Veltchaninov. Vous, vous trouvez cela ridicule, mais vous ne vous doutez pas de ce que c’est pour moi !

— Alors ce n’est pas lui ? fit Veltchaninov en souriant.