Page:Dostoïevski - L’Éternel Mari, trad. Nina Halpérine-Kaminsky, 1896.djvu/229

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XIV. Sachenka et Nadenka


Il entra dans la chambre. C’était un tout jeune homme de dix-neuf ans, moins peut-être, tant semblait jeune sa jolie figure, fière et assurée. Il était assez bien mis ; au moins tout ce qu’il portait lui allait-il fort bien ; une taille un peu au-dessus de la moyenne ; des cheveux noirs en longues boucles épaisses, et de grands yeux hardis et sombres donnaient une expression singulière à sa physionomie. Le nez était un peu large et retroussé ; sans ce nez, il eût été très beau. Il entra, l’air important.

— C’est sans doute à monsieur Trousotsky que j’ai l’avantage de parler ; et il appuya avec une satisfaction particulière sur le mot « avantage », pour donner à entendre qu’il ne trouvait pas que cette conversation lui promît ni honneur ni plaisir.

Veltchaninov commençait à comprendre et Pavel Pavlovitch semblait soupçonner quel-