Page:Dostoïevski - L’Éternel Mari, trad. Nina Halpérine-Kaminsky, 1896.djvu/289

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— Mais non, je ne viendrai pas, je ne viendrai pas ! fit Veltchaninov, avec un sourire joyeux.

Il ne comprenait pas pourquoi tout cela lui semblait prodigieusement comique, mais plus il allait, plus il s’en amusait.

— Bien sûr ?… vous parlez sérieusement ?

Et Pavel Pavlovitch sursauta d’impatience et d’inquiétude.

— Je vous ai dit que je n’irai pas ; le drôle d’homme que vous êtes !

— Mais alors, que dirai-je ?… Comment expliquerai-je à Olympiada Semenovna, à la fin de la semaine, quand elle verra que vous ne venez pas, quand elle vous attendra ?

— La belle affaire ! Vous direz que je me suis cassé la jambe, ou n’importe quoi !

— Elle ne le croira pas ! fit Pavel Pavlovitch d’une voix gémissante.

— Et elle vous grondera ? reprit Veltchaninov, toujours souriant. Mais vraiment, mon pauvre ami, il me semble que vous tremblez devant votre charmante femme, hein ?

Pavel Pavlovitch fit ce qu’il put pour sourire, mais n’y parvint pas. Que Veltchaninov eût promis de ne pas venir, c’était très bien ; mais qu’il se permît de plaisanter familièrement