Page:Dostoïevski - L’Arbre de Noël, paru dans Candide, 25 décembre 1924.djvu/4

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Aussi ne fus-je pas long à remarquer un autre invité qui, tout comme moi, semblait être tombé au milieu de cette fête d’une manière assez intempestive. C’était un individu de haute taille, maigre, très sérieux et vêtu avec élégance. Il paraissait cependant loin de toute joie, car aussitôt qu’il se fut retiré dans un coin, sa bouche cessa de sourire tandis que ses sourcils noirs et fournis se fronçaient d’une façon inquiétante.

On voyait qu’en dehors de l’hôte il ne connaissait personne dans la salle et que, tout en s’ennuyant, il avait décidé de jouer jusqu’au bout son rôle d’homme heureux.

J’appris plus tard que c’était un provincial qu’une grosse affaire avait appelé dans la capitale. Comme il était porteur d’une lettre de recommandation pour notre hôte, celui-ci le protégeait, sans aucune espèce d’exagération, et, par politesse, l’avait invité à sa soirée enfantine.