Page:Dostoïevski - La logeuse, suivi de deux histoires (2e édition), 1920.djvu/139

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– Dis-lui d’aider à transporter ses effets… Et toi aussi donne un coup de main !

Ils montèrent l’escalier. La vieille qui servait chez Mourine et qui était, en effet la mère du portier, rassembla les objets du locataire et en fit un grand paquet.

– Attends, je vais t’apporter encore quelque chose qui t’appartient et qui est resté là-bas.

Mourine alla chez lui. Une minute après il revenait et tendait à Ordynov un coussin brodé, celui-là même que Catherine lui avait donné quand il était malade.

– C’est elle qui te l’envoie, dit Mourine. Et maintenant, va-t’en, et prends garde de ne pas revenir ici, ajouta-t-il à mi-voix ; autrement ça irait mal…

On voyait que Mourine n’avait pas l’intention d’offenser son locataire, mais quand il jeta sur lui un dernier regard, malgré lui, une expression de colère et de mépris se peignit sur son visage. Il referma la porte, presque avec dégoût, derrière Ordynov.

Deux heures plus tard, Ordynov s’installait chez l’Allemand Spies. Tinichen poussa un « Ah ! » en le voyant. Aussitôt elle s’informa de sa santé et ayant appris de quoi il s’agissait, immédiatement elle s’employa à le soigner.

Le vieil Allemand montra avec orgueil à son locataire qu’il se disposait précisément à aller remettre