Page:Dostoïevski - La logeuse, suivi de deux histoires (2e édition), 1920.djvu/174

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ilitch, buvons un peu pour la fête… Veux-tu boire du vin ? C’est sain.

» Il tendit la main avec avidité. Il tenait déjà le verre, mais soudain s’arrêta. Je regarde. Il prend le verre et le porte à sa bouche. Le verre tremblait dans sa main… Non. Il le replace aussitôt sur la table.

— Quoi, Emelian ?

— Non… C’est-à-dire, Astafi Ivanovitch…

— Quoi ! Tu ne veux pas boire…

— Mais… moi, Astafi Ivanovitch… Je ne boirai plus…

— Quoi ! tu veux tout à fait cesser de boire, Emelian, ou c’est seulement pour aujourd’hui ?

» Il se tut. Je regarde. Il appuie sa tête dans ses mains.

— Eh bien ! serais-tu malade, Emelian ?

— Oui… Je ne me sens pas bien.

» Je l’ai mis au lit. Je regarde. En effet, ça va mal : sa tête est brûlante, il a la fièvre. Je restai près de lui toute la journée. La nuit fut encore plus mauvaise. Je fis un mélange de kvass avec du beurre et de l’ail, et j’y ajoutai de petits morceaux de pain.

— Tiens ! dis-je, mange un peu. Ça ira peut-être mieux.

» Il hocha la tête.