d’affaires. M. Goliadkine revint enfin à lui. Tout intimidé, il s’accola à Anton Antonovitch Sietotchkine qui marchait clopin clopant derrière les autres, et dont le visage lui parut sévère et préoccupé.
« J’ai fait une gaffe, une bêtise, pensa-t-il, mais ça ne fait rien… » — J’espère, fit-il doucement d’une voix qui tremblait encore d’émotion, j’espère que vous, du moins Anton Antonovitch, vous consentirez à m’entendre et à juger mon cas. Repoussé par tout le monde, je m’adresse à vous. Je ne puis comprendre ce que signifiaient les paroles d’André Philippovitch. Expliquez les-moi, Anton Antonovitch, si c’est possible… »
— Tout s’expliquera en temps voulu… répondit Anton Antonovitch d’une voix sévère et lente, qui signifiait, qu’il ne désirait point continuer la conversation… Vous l’apprendrez bientôt… Aujourd’hui même vous serez avisé de tout, officiellement.
— Quoi… officiellement… Anton Antonovitch, pourquoi… officiellement ? demanda timidement M. Goliadkine.
— Ce n’est pas à nous, Iakov Pétrovitch, à discuter les décisions des chefs.
— Pourquoi les chefs ? Anton Antonovitch, dit M. Goliadkine de plus en plus effrayé, pourquoi les chefs ? Je ne vois aucune raison pour inquiéter les chefs, Anton Antonovitch… Voudriez vous parler par hasard de ce qui est arrivé hier ?