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Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/112

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m’y suis résolue, cela ne vous regarde pas, qu’il vous suffise de savoir que je suis prête à tout : je l’aiderai à enfiler ses bottes, je serai sa servante, je danserai pour qu’il rie, je ferai tout au monde pour qu’il ne se repente pas de m’avoir épousée. Mais, en retour, je vous prie de me dire de quelle façon vous prétendez obtenir ce résultat. Je ne doute pas, puisque vous songez à cette affaire, que vous n’ayez déjà tout un plan. Communiquez-le-moi, soyez franche une fois dans votre vie, c’est ma condition.

Maria Alexandrovna est si surprise qu’elle reste immobile et muette, les yeux écarquillés. S’étant préparée à lutter contre les idées romanesques de sa fille, elle reste étonnée de la voir décidée à agir contre ses propres convictions L’affaire prend une consistance réelle. Maria Alexandrovna est intérieurement transportée de joie.

— Zinotchka, s’écrie-t-elle avec enthousiasme, tu es la chair de ma chair et l’os de mes os !