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Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/116

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— Allons ! allons ! c’est bien, mon petit ange ; on peut s’estimer sans avoir les mêmes convictions. Quant à mon plan, sois sûre qu’il ne t’éclaboussera d’aucune boue, je te le jure ! Est-ce moi qui voudrais te compromettre ? Tout ira très bien, très honorablement, très noblement même. Il n’y aura aucun scandale. Que si pourtant il s’en produisait un, alors, d’une manière ou d’une autre… alors nous serions loin d’ici… nous quitterons Mordassov. Que ces oies crient à tue-tête, cela ne nous regardera plus. Méritent-elles que nous nous souciions d’elles ? Comment toi, Zina, si orgueilleuse, peux-tu les craindre ?

— Ah ! maman, je ne les crains pas du tout ! Vous ne me comprenez pas ! répond Zina avec irritation.

— C’est bien, c’est bien, ma petite âme, ne te fâche pas ! Je voulais seulement dire que ces gens-là font tous les jours des vilenies, et que toi… pour une fois… Mais que dis-je… sotte que je suis ! Il s’agit même d’une