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Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/123

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à Zina, et c’était vrai. Serait-elle autrement une héroïne ?

Certes, ce projet ressemblait quelque peu à un brigandage de grande route ; mais Maria Alexandrovna n’y regardait pas de si près. Elle avait à ce sujet un mot très juste : mariée, on l’est pour toujours. Cette idée était très simple, mais elle présentait à l’imagination des avantages si grands, que Maria Alexandrovna en tremblait.

Comme une femme d’inspiration, douée d’une véritable faculté de création, elle a vite dressé son plan. Il est vrai qu’il ne se dessinait dans son esprit que dans ses grandes lignes, assez vagues. Les détails manquaient et il fallait compter avec des circonstances imprévues. Mais Maria Alexandrovna était sûre d’elle. Ce n’est pas l’insuccès qu’elle craignait, oh ! non ; ce qui l’agitait, c’était l’impatience de commencer la lutte. L’impatience, la noble impatience la dévorait à la pensée des obstacles possibles.

Les difficultés les plus sérieuses, Maria