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Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/133

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voulu être mon parrain. Si mon mariage avec Zina Aphanassievna se conclut, vous savez que j’ai cent cinquante âmes seulement, tandis qu’il est millionnaire, on dit même plus. Il n’a pas d’enfant. Si je suis bien avec lui, il peut me laisser cent mille roubles. Or il a soixante-dix ans, pensez donc !

— Ah ! mon Dieu ! Mais alors que faites-vous ici ? pourquoi lanternez-vous ? s’écrie Maria Alexandrovna dissimulant à peine sa joie. Partez ! partez ! il ne faut pas plaisanter avec ces choses-là. C’est donc pour cela que vous étiez si absorbé pendant le dîner ? Partez donc, mon ami, partez ! Mais vous auriez dû le voir dès ce matin pour lui prouver que vous appréciez sa bienveillance ! Ah ! cette jeunesse !

— Mais vous-même, Maria Alexandrovna, s’écrie Mozgliakov étonné, vous-même me reprochiez cette relation ! Vous disiez que c’est un moujik, un parent de cabaretiers et d’agents d’affaires !