Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/15

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plus importante dame de Mordassov. Sans doute, elle eut des heures difficiles, et, dans certaines circonstances, il arriva qu’on se demanda : « Comment va faire Maria Alexan­drovna ? » Et l’obstacle était franchi « comme par enchantement ».

Tout le monde se rappelle comment son mari, Aphanassi Matveïtch, perdit sa posi­tion. Ce fut à la suite de l’inspection de reviseurs qu’il trouva trop bêtes. On pen­sait que Maria Alexandrovna allait perdre la tête, s’humilier, supplier, en un mot, « rabaisser son caquet ». Loin de là ! Comprenant que les supplications n’y feraient rien, elle s’arrangea de telle sorte que son influence ne fût aucunement diminuée et que sa maison continuât d’être la première maison de Mordassov. Anna Nikolaïevna Antipova, ennemie acharnée de Maria Alexandrovna, malgré des dehors d’amitié mondaine, criait déjà victoire. Mais on s’aperçut bientôt qu’il était difficile d’embarrasser Maria Alexandrovna, qu’elle