Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/177

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fonder là-dessus une telle accusation ? Enfin il meurt en bénissant sa destinée. Dites-moi, qui alors épousera Zina, sinon vous ? Vous êtes un parent si éloigné du prince que cette parenté ne pourrait être un obstacle au mariage. Vous la prenez jeune, riche, princesse, et à quel moment ? Quand les plus grands seigneurs pourraient s’enorgueillir de son alliance ! Par elle, vous entrez dans la plus haute société ; vous obtenez un poste très important, des grades. Vous possédez cent cinquante âmes ? Alors vous serez riche. Le prince fera certainement un testament comme il le faudra, j’en réponds. Et enfin, le principal, c’est qu’elle sera sûre de vos sentiments et que vous deviendrez pour elle un héros de vertu et d’abnégation. Et vous me demandez quel intérêt vous avez là dedans ? Mais il faut être aveugle pour ne pas voir cet intérêt ! Il est devant vous, il vous regarde, il vous sourit, il vous dit : « Me voici ! » Voyons, Pavel Alexandrovitch !…