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Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/179

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— Je l’aime à la folie et je suis prêt à tout lui sacrifier ! crie Mozgliakov.

— Écoutez, je vous justifierai auprès d’elle.

— Maria Alexandrovna !

— Oui, je prends tout sur moi : je vous mettrai en présence l’un de l’autre. Vous lui direz tout comme je viens de vous le dire.

— Ô Dieu ! comme vous êtes bonne, Maria Alexandrovna !… Mais… ne serait-il pas possible de le faire tout de suite ?

— Que Dieu vous en préserve ! Que vous êtes étourdi, mon ami ! Elle, si orgueilleuse ! Mais elle prendra cela pour une insolence nouvelle, pour un outrage ! Dès demain, j’arrangerai tout ; pour l’instant, allez-vous-en chez le marchand, où vous voudrez… Ou, si vous voulez, revenez ce soir, mais je ne vous le conseillerai pas.

— Je m’en vais ! je m’en vais !… Mon Dieu ! vous me ressuscitez ! Mais encore une question : et si le prince ne meurt pas de sitôt ?