Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/18

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Vous rappelez-vous cette dégoûtante histoire, il y a dix-huit mois, à propos de Zinaïda Aphanassievna, l’unique fille de Maria Alexandrovna et d’Aphanassi Matveïtch ? Zinaïda est une beauté, de plus elle est très bien élevée ; mais elle a vingt-trois ans et n’est pas encore mariée. L’une des principales causes qu’on assigne au célibat de Zina, c’est ce bruit vague de l’étrange liaison qu’elle aurait eue, il y a précisément dix-huit mois, avec un petit outchitel[1], — bruit qui n’est pas encore apaisé. — On parle d’un billet doux écrit par Zina et qui aurait fait le tour de Mordassov. Mais dites-moi, je vous prie, avez-vous vu ce billet ? Il a fait le tour de Mordassov. Eh bien ! où est-il donc à présent ? Tous en ont entendu parler, mais qui l’a vu ? Pour ma part, je n’ai rencontré personne qui l’ait vu de ses propres yeux. Si vous faites une allusion à ce billet devant Maria Alexandrovna, je parie

  1. Maître d’école