Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/181

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La porte s’ouvre et Zina entre. Elle est plus pâle que d’ordinaire ; ses yeux luisent d’un éclat fébrile.

— Maman, finissez vite ou je n’en pourrai plus tenir ; tout cela est si dégoûtant que je suis tentée de me sauver d’ici. Ne me faites pas souffrir davantage, ne m’irritez pas ! Toute cette boue me fait mal au cœur, entendez-vous ?

— Zina ! qu’as-tu, mon ange ?… Tu as écouté à la porte ! s’écrie Maria Alexandrovna en regardant fixement sa fille.

— Oui, j’ai écouté. N’allez-vous pas m’en faire honte, comme à cet imbécile ? Je vous jure que si vous continuez à me faire jouer un tel rôle dans cette honteuse comédie, je renoncerai à tout et je terminerai tout d’un mot. Sans doute je me suis résolue à la vilenie principale, mais je ne méconnaissais pas ; j’étouffe dans cette honte !…

Elle sort en faisant claquer la porte.

Maria Alexandrovna la suit du regard et reste songeuse.