mais elle ne peut maîtriser son esprit impérieux, son impatience de tout obstacle. Elle a besoin d’épancher sa colère sur Aphanassi Matveïtch, car la tyrannie habituelle devient une nécessité. Et puis, tout le monde sait de quelles imprévues grossièretés sont capables, loin de la galerie, certains êtres délicats et délicieux de la plus haute société. Aphanassi Matveïtch, stupide et tremblant, se fatigue les yeux à suivre du regard toutes les évolutions de son épouse.
— Grichka, s’écrie-t-elle enfin, donne tout de suite au barine ce qu’il lui faut pour s’habiller : frac, pantalon, cravate blanche et gilet, vite ! Et où est sa brosse à cheveux ?
— Ma petite mère, mais je sors du bain, je vais prendre froid.
— Non.
— Mais j’ai la tête mouillée !
— On va la sécher. Grichka, brosse les cheveux du barine jusqu’à ce qu’il ait la