Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/20

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épris des idées nouvelles… Qu’est-ce que cent cinquante âmes avec des idées nouvelles ? Le mariage ne se fera pas.


Tout ce que vient de lire l’aimable lecteur a été écrit, il y a cinq mois, uniquement par admiration. Je dois convenir que j’ai quelque sympathie pour Maria Alexandrovna. Je voulais écrire l’éloge de cette magnifique dame sous la forme d’une lettre adressée à un ami, à l’exemple de celles que publiaient jadis les revues dans ce bon vieux temps qui, Dieu merci ! ne reviendra plus. Mais je n’ai aucun ami, et, grâce à l’incurable timidité qui me prend dès qu’il s’agit de littérature, mon œuvre est restée dans un tiroir comme un essai abandonné.


Cinq mois donc s’étaient passés, quand survint à Mordassov un événement extraordinaire.

Un jour, de grand matin, arriva le prince K… qui descendit chez Maria Alexandrovna.